François Hollande a évité lundi les manifestants de la CGT et les badauds qui l'attendaient à la porte principale des grands bureaux d'ArcelorMittal à Florange.
Pour la troisième fois en trois ans, conformément à sa promesse électorale, il se rendait en effet dans ce haut-lieu de la sidérurgie marqué par l'extinction de ses hauts-fourneaux en avril 2013, mais dont il avait promis d'assurer l' « avenir industriel ».
Tout en déclarant « ma conviction, c'est que la Lorraine est une terre industrielle d'avenir », le chef de l'Etat a assuré avoir respecté ses engagements. Parmi eux, le refus de tout plan social et le reclassement des 630 personnes concernées : « aujourd'hui, je constate qu'il y a plus de 2 100 salariés sur le site ». Il s'est également félicité des investissements exigés et obtenus d'ArcelorMittal : « 146 millions d'euros, dont 86 ont été déjà pleinement engagés », pour un montant total espéré de 240 millions. Troisième promesse, la création à Uckange d'une plateforme publique de recherche et de développement industriel, inaugurée également lundi en présence de dirigeants d'entreprises impliquées dans l'opération, comme Safran, Ascométal, Eramet ou Derichebourg.
Baptisé « Métafensch », ce site ouvrira ses portes d'ici fin 2015 sur une friche industrielle classée et réhabilitée (Challenges.fr du 24/11). L'objectif de M. Hollande est de faire de la sidérurgie française « la meilleure du monde ». A-t-il pour autant raison de parler de succès à Florange ? Non pour la CGT et FO, mais oui selon UsineNouvelle.com, pour qui « incontestablement, l'Etat a réussi à imposer un accord avec un groupe industriel puissant qui n'a pas l'habitude de se laisser dicter sa stratégie. Mais ArcelorMittal a d'autant plus facilement respecté ses engagements... qu'il avait tout intérêt à le faire : les constructeurs automobiles s'arrachent l'acier haut de gamme Usibor.
Mis au point dans les années 2000 au temps d'Arcelor, cet alliage hi-tech offre des gains de poids de 30 à 50% par rapport aux aciers standards. Un argument de taille pour des constructeurs qui cherchent à alléger leurs véhicules pour réduire leur consommation en carburant ».
Le président s'est également entretenu avec les représentants de la CFDT et de la CFE-CGC, FO et la CGT ayant décliné l'invitation, puis avec une dizaine de salariés concernés par les reclassements imposés par l'arrêt des hauts-fourneaux et qui ont estimé s'en être globalement bien sortis.
A la seule critique implicite formulée par un technicien évoquant le sort des sous-traitants, il a admis qu'il s'agissait « d'une des faiblesses du plan », assurant néanmoins que la reprise des investissements d'ArcelorMittal à Florange ne pouvait que redynamiser la vallée (UsineNouvelle.com du 24/11).
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