La croissance du secteur privé en zone euro a faibli de manière plus marquée que prévu en août sur fond de baisses des prix.
Le ralentissement touche aussi bien le secteur manufacturier que les services, selon l'indice Markit composite des directeurs d'achats publié le 21 août. L'indice du secteur manufacturier est tombé à 50,8, au plus bas depuis juillet 2013. Illustrant le manque de confiance des entreprises du secteur sur une amélioration de leur situation, l'emploi a enregistré son recul le plus marqué en neuf mois (UsineNouvelle.com du 21/08)...
En France, où le chômage a augmenté en juillet, pour le neuvième mois consécutif, de 0,8% (Challenges.fr et UsineNouvelle.com du 27/08), le nombre de créations d'entreprises a néanmoins augmenté de 3,5% en juillet par rapport à juin, selon l'Insee. Plus d'une création sur deux est une auto-entreprise (Challenges.fr du 26/08). Qui plus est, les entreprises engrangent du cash : selon une enquête réalisée par COE-Rexecode, leurs trésoreries ne cessent de s'améliorer. A cela, deux raisons : l'arrivée du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), qu'elles ont commencé à percevoir en mai, et leur accès au financement qui s'améliore.
Pourtant, « le pacte de responsabilité ne provoque pas de déclic chez les industriels », selon Challenges.fr qui constate que ces derniers ont revu à la baisse leurs prévisions d'investissements pour l'année en cours, qu'ils voient désormais à peu près stables par rapport à 2013. Comme le conclut UsineNouvelle.com, qui consacre également un article à ce sujet, « reste, pour les entreprises, à retrouver la confiance dans la conjoncture et à relancer la machine à projets »...
Une tribune publiée le 22 août dans Le Figaro par le président de la CGPME, Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises, Jean-François Roubaud éclaire un peu plus cet apparent paradoxe. Pour lui, le CICE est une « bonne mesure » - même si, soulignent ce jeudi Les Echos, il est sous-utilisé par les entrepreneurs, ce qui préoccupe l'Etat -, mais il déplore une mise en œuvre du pacte de responsabilité « bien trop lente ». « Dans l'immédiat, les moyens dégagés serviront surtout à éviter des disparitions d'emplois », juge-t-il, préconisant de sauver « les emplois d'aujourd'hui avant de créer ceux de demain ». Selon lui, « les patrons de PME renonceraient volontiers à toute nouvelle aide contre une absence totale de nouvelles contraintes », administratives notamment. La CGPME dénonce ainsi le « changement incessant des règles fiscales, sociales ou environnementales » et les annonces régulières de l'exécutif pour « glorifier les PME » alors que « les marchés publics continuent de revenir prioritairement aux grandes entreprises et que l'essentiel des allégements fiscaux annoncés profitera à ces mêmes grandes entreprises » (UsineNouvelle.com du 22/08).
Du côté du Medef, on explique les mauvais chiffres du chômage par le fait qu'il est encore trop tôt. Selon le président du Conseil de surveillance de WTX Automotive, un équipementier automobile cité par NouvelObs.com, « le Pacte [de responsabilité] n'est pas encore en vigueur, si l'on met de côté le Crédit d'impôt compétitivité emploi. Le chômage n'a pas diminué du jour au lendemain en Allemagne, lors de réformes similaires à celles réalisées aujourd'hui en France. On ne peut pas attendre un miracle sur l'emploi ». Les entreprises rechignent toujours à s'engager sur des données chiffrées. « Ce n'est pas comme cela que fonctionne une entreprise, pour la directrice générale du Medef Charentes. Lorsque les entreprises auront des marchés, des commandes, les créations d'emplois se feront », estime-t-elle. Au journaliste qui lui rappelle le pin's de Pierre Gattaz qui évoquait un million d'emplois en cinq ans, elle répond que « cela peut tout à fait être fait si les freins sont levés ».
Conclusion de l'article : « pour les emplois du Pacte de responsabilité, il faudra repasser ». Espérons que non pour le nouveau gouvernement Valls et le pays en général.

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