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Focus : l’électrochoc de Jean-Claude Volot

Jean-Claude Volot, le médiateur des relations interentreprises industrielles et de la sous-traitance, pousse un grand « coup de gueule » contre les donneurs d’ordres en une des Echos du 24 février : « les acheteurs des grands groupes pillent les PMI » ! Le quotidien, qui reproduit l’interview dans son intégralité, écrit : « ‘des milliers d’actes illégaux chaque jour’, ‘omerta’, ‘chantage’, ‘non-droit’ [on pourrait ajouter ‘pratiques de voyous’] : Jean-Claude Volot (…) n’a pas de mots assez durs pour dénoncer les pratiques abusives entre les grands groupes industriels et leur kyrielle de fournisseurs de plus petite taille, contraints de subir, selon lui, des pratiques iniques et léonines (…). Il monte au créneau pour ‘mettre fin à ce système qui détruit le tissu économique français’. Et d’énumérer une multitude de pratiques anormales, de 36 types différents, selon les pointages de ses services. Entorses au droit de propriété intellectuelle, rupture d’une relation commerciale au mépris des dispositions contractuelles, innovations des sous-traitants détournées par les grands groupes, PME obligées de verser un gros chèque à leur client avant de commencer à lui livrer des pièces... L’imagination ne manque pas, selon Jean-Claude Volot. Quant à la charte de bonnes pratiques instaurée depuis un an, ‘pas un seul de ses 129 signataires n’avait des conditions générales d’achat conformes à la loi’, selon lui ».

Invitée à réagir, la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF) souligne que ces propos « ont fait sensation dans la profession », nombre d’adhérents craignant pour leur image.  Elle tente néanmoins de dédramatiser, se disant « favorable à tout ce qui peut amener à soutenir plus d’éthique dans notre métier ». Si elle ne nie pas la réalité des pratiques dénoncées, elle soutient qu’elles ne sont pas le fait de tous les acheteurs, que les « voyous » n’auront fait qu’un « passage éphémère dans la profession » et que nombreux sont ceux qui subissent des pressions de la part de leur direction pour réduire les coûts. La CDAF agit, notamment à travers l’instauration de la charte éthique. Mais Les Echos rappellent qu’elle « ne regroupe qu’une minorité des acheteurs : elle rassemble près de 2 000 adhérents sur une population totale de 50 000 acheteurs en France. Elle compte notamment peu de membres dans les secteurs où les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants sont particulièrement conflictuelles, comme l’automobile ».

Dans son éditorial, Arnaud Le Gal met cette interview-choc en perspective : « la virulence de l’attaque est une surprise, le constat qui la sous-tend beaucoup moins. De fait, dans la sous-traitance, la coopération est souvent réduite au rapport de force. Même la Compagnie des acheteurs de France ne nie pas l’existence de dérives destructrices. Exceptions ou pas ? C’est sans doute l’une des clefs de la polémique à venir. On attend, en effet, la réponse des grands groupes accusés de ‘piller les PMI’. Avec le fragile espoir que ceux-ci, ainsi que le médiateur après ce coup d’éclat, et les représentants des PMI, auront désormais la volonté de sortir du manichéisme. Ce qui rend ce dossier si sensible est que l’on en revient sans cesse à un dialogue de sourds. D’un côté, des PME plaidant leur cause en présentant les grands groupes comme des monstres froids mus par le seul instinct du prédateur engagé dans sa chasse aux coûts. De l’autre, des grands groupes reprochant aux PME un raisonnement à courte vue, trop microéconomique pour s’accorder à leur propre vision mondialisée. Au-delà des noms d’oiseaux et cris d’orfraie, la priorité du médiateur de la sous-traitance était d’ouvrir un espace de dialogue. Souhaitons que cette ‘sortie’ ne soit qu’un moyen peu orthodoxe de pousser chacun à aller de l’avant. Côté donneurs d’ordres, cela signifierait, selon les mots de Jean-Claude Volot en décembre dernier, ‘amener les leaders de filières à prendre conscience de leur responsabilité vis-à-vis du secteur’, autrement dit à ‘consolider leurs sous-traitants de rang 1, qui eux-mêmes consolident ceux de rang 2, qui consolident le rang 3, etc.

Côté PME, il s’agirait, au-delà de la défense des intérêts, d’affronter des questions d’ordre structurel : la taille de certaines entreprises, l’opportunité pour elles de se rapprocher, leur positionnement, leur développement à l’international. S’il provoque des avancées sur ces deux fronts, l’électrochoc provoqué par Jean-Claude Volot s’avérera peut-être finalement d’utilité publique ».



Edité par l'équipe du MIDEST
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