Les Echos du 9 mars font leur une sur « l’industrie face au choc des matières premières ». Le quotidien souligne que celles-ci ont grimpé de 50 % en un an, que les industriels tentent, avec difficulté, de répercuter la hausse sur leurs clients, et que pour maintenir leurs marges, ils explorent d’autres pistes, notamment des plans de réduction des coûts.
Dans le cadre de ce dossier, il consacre un encadré à la plasturgie : « période difficile pour les transformateurs de plastique. Dépendants à la fois du pétrole et de la chimie, les professionnels de la plasturgie sont très exposés aux hausses des matières premières, qui représentent plus de 40 % de leur chiffre d’affaires. ‘Sur les deux premiers mois de 2011, les prix des principales matières plastiques sont déjà de 18 à 32 % supérieurs à leur moyenne de 2010 pour la même période. Les premières tendances pour le mois de mars confirment cette orientation à la hausse’, a indiqué (…) la Fédération de la plasturgie. Selon ces industriels, les prix des grandes commodités (polypropylène, polyéthylène, polystyrène, PET) ont presque doublé en deux ans. Le problème n’est pourtant pas nouveau : en 2008, la croissance asiatique avait déjà entraîné un manque de matières premières en Europe et donc porté les prix à la hausse. ‘Après être tombé à 800 euros en janvier 2009, le polyéthylène haute densité que nous utilisons pour le soufflage atteint 1 360 euros ce mois-ci. Je peux comprendre les augmentations de prix du pétrole, mais je ne crois pas à une indexation sur le prix de l’éthylène. Les pétrochimistes en profitent pour reconstituer leurs marges’, analyse Christian Phery, PDG d’Ozembal. Pour ces sociétés, le défi consiste à répercuter les hausses de matières premières auprès des clients. Un exercice périlleux une fois acceptées les ‘traditionnelles’ augmentations de début d’année. ‘Nous ne pouvons pas revoir nos tarifs chaque mois. C’est usant et les clients ont l’impression qu’on les roule. Au final, on ne discute plus que de tarifs, au lieu de parler des produits et des services’, déplore Christian Phery ».
Elipso, le syndicat de l’emballage plastique et souple, apporte un autre élément de réflexion. Il dénonce en effet des disparités géographiques des prix des matières premières en plasturgie. Selon lui, le polyéthylène haute densité, destiné au soufflage, est ainsi vendu en Europe 36 % plus cher qu’en Asie et 26 % qu’aux États-Unis. Le polypropylène homo-injection enregistre, de son côté, un niveau de prix plus élevé de 22 % avec l’Asie, et de 16 % avec les États-Unis. Selon l’organisme, ces chiffres laissent penser que les matières premières produites dans le Golfe persique ont des « destinations privilégiées hors d’Europe », ajoutant un « problème de compétitivité structurelle » aux pays du Vieux Continent (newsletter de Plastiques & Caoutchoucs du 04/03).
Le groupe Sacred, spécialisé en Eure-et-Loir dans le caoutchouc industriel, reprend la société Gouillardon-Gaudry, implantée près de Lyon. Cette entreprise, qui emploie 45 personnes dans la fabrication de pièces caoutchouc-métal, travaille essentiellement pour l’industrie électrique et le secteur des poids lourds. Elle souhaitait « s’adosser à un caoutchoutier pour poursuivre son développement », explique le PDG de Sacred. Cette acquisition constitue une précieuse opportunité de diversification pour le premier caoutchoutier indépendant français, surtout présent dans l’automobile : « nous devrions réaliser 20 % de notre activité cette année dans le domaine du câble électrique » (Les Echos du 09/03).
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