Revue de presse des métaux du 19 mars 2012

Les mauvaises langues qui seraient tentées de mettre en doute l'existence d'une conscience environnementale des autorités chinoises peuvent ravaler leurs sarcasmes, comme en témoigne la crise des « terres rares »... ou pas. Depuis plusieurs années, le pays, qui représente 97% de la production mondiale de ces 17 métaux employés dans des applications aussi nombreuses que les éoliennes, les écrans plats, les moteurs électriques et autres téléphones portables, ferme progressivement les robinets. Paniqués à l'idée d'en manquer, les Etats-Unis, l'Europe et le Japon ont porté plainte cette semaine devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Pourquoi réduire ainsi ses exportations ? En valorisant ces minerais sur son sol, la Chine compte fabriquer des produits à plus forte valeur ajoutée, tout en contrôlant les prix de ces précieux éléments et en maîtrisant mieux leur production particulièrement polluante. En effet, si les terres rares sont présentes dans plusieurs endroits de la planète, la Chine ne détenant qu'un tiers des réserves, elles sont délicates à extraire. C'est d'ailleurs cette pollution excessive qui a incité les pays développés à abandonner, dans les années 80, leur production. Laissant ainsi la main à la Chine. Les coûts de la main d'œuvre et les normes environnementales moins contraignantes ont permis au pays pendant des années de proposer une production à bas coût. Cette ère semble bien révolue. Les autorités chinoises, sous couvert de lutter contre les pollutions environnementales (on ne rit pas !), promettent pour les années à venir une hausse des prix couplée à un contrôle drastique des exportations (UsineNouvelle.com du 14/03)...

Direction et syndicats se sont réunis le 9 mars pour tenter de mettre fin au blocage du site ArcelorMittal de Florange. Sans résultat, chacun campant sur ses positions. Les ouvriers demandent en effet le redémarrage des deux hauts-fourneaux alors que la direction assure que cette mise en veille n'est que temporaire, et que la baisse conjoncturelle de la demande mondiale d'acier la rend indispensable (UsineNouvelle.com du 09/03). Le mouvement se durcit. Des métallurgistes ont bloqué mardi matin l'accès aux bâtiments administratifs de l'usine où travaillent d'ordinaire toujours plusieurs centaines de cadres (NouvelObs.com du 13/03). Interrogé par Challenges, l'ex-ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a suggéré à Nicolas Sarkozy de sauver la sidérurgie lorraine en laissant l'Etat en prendre le contrôle. En clair : en nationalisant les sites d'ArcelorMittal en France (Challenges.fr du 13/03). La réaction des syndicats ne s'est pas fait attendre : pour la CFDT, « qu'on arrête de nous promettre tout et n'importe quoi sous prétexte que nous sommes en campagne électorale. Qu'on vienne nous dire clairement 'on a pris la décision de nationaliser ArcelorMittal'. Sinon, c'est du foutage de gueule »... Nicolas Sarkozy a proposé de les recevoir lundi prochain à l'Elysée (UsineNouvelle.com du 14/03).

Les salariés de la Fonderie du Poitou Aluminium d'Ingrandes, dans la Vienne, ont suspendu leur mouvement de grève le 8 mars, après 48 heures de blocage. Le tribunal de commerce de Nanterre examine les offres des éventuels repreneurs (UsineNouvelle.com du 08/03).

Le groupe Ugitech, spécialiste des produits longs en acier inoxydable, dont le siège se trouve à Ugine en Savoie, poursuit son développement via l'embauche de 50 personnes. Il en avait recruté 70 en 2011 et autant en 2010 pour continuer son redéploiement stratégique vers des marchés de spécialités. Il prévoit une hausse des volumes de 5% par an (UsineNouvelle.com du 08/03).

Les Cahiers Publiscopie de l'Usine Nouvelle sont consacrés cette semaine à la forge. Ils constatent que si la tendance positive se maintient, les incertitudes persistent également : fermeture de sites de production d'acier, conservation et développement des savoir-faire...

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