« L’Europe menacée par une récession en double creux » titre UsineNouvelle.com du 18 janvier qui s’appuie sur un rapport inquiétant de l’ONU. Selon la newsletter, « si la reprise n’a pas vraiment lieu en Europe, l’ONU craint une rechute du PIB plus sévère que lors de la crise de 2009 (…). L’Europe serait pénalisée par son hétérogénéité. La région se caractérise par des performances inégales, entre l’Allemagne et ses 3,4 % de croissance et des pays au bord du gouffre comme la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne. Tous les pays européens sont menacés par une persistance dangereuse du chômage, qui devrait peser sur la consommation des ménages, et par une instabilité monétaire due à un manque de coordination politique ». Et pendant ce temps-là, toujours selon la newsletter, « les investissements étrangers explosent en Chine » avec une augmentation de 17,4 % sur un an en 2010. Dans le même temps, les investissements chinois à l’étranger ont aussi battu des records avec + 36,3 %. Ainsi, c’est sans véritable surprise que le classement 2011 du Boston Consulting Group fait apparaître que les futurs champions industriels mondiaux viendront… des pays émergents. Après deux années consécutives de chute, la production industrielle américaine a rebondi de 5,8 % en 2010 (UsineNouvelle.com du 14/01).
Selon Les Echos du 20 janvier, le ministre chargé de l’Industrie Eric Besson a reçu jeudi matin un rapport destiné à « mettre un terme à la divergence de compétitivité entre la France et l’Allemagne ». Le texte ponte comme principale cause de la « rupture » enregistrée depuis 10 ans les divergences de coût du travail : alors que Paris mettait en place la réduction du temps de travail, on pratiquait outre-Rhin une politique de désinflation en baissant les salaires. La France a ainsi perdu « le seul avantage comparatif qui était le sien, celui des prix moins élevés ». Berlin a révisé mercredi sa prévision de croissance pour 2011, passant de 1,8 à 2,3 %. Selon le ministre de l’Economie du pays, « nous avançons avec des bottes de 7 lieues, alors que d’autres suivent en marchant en canard ». Le coq en prend un coup à son ergot… En France, les usines déposent de moins en moins le bilan depuis septembre dernier et, selon l’Insee, le nombre de créations d’entreprises a atteint un record en 2010. D’après une étude Altares, « l’industrie, qui avait payé un lourd tribut à la crise, offre désormais les signes de reprise les plus encourageants ». Pour UsineNouvelle.com du 18 janvier, « les entreprises semblent reprendre leur souffle ».
La situation en Tunisie touche les entreprises françaises qui s’y sont implantées, parmi lesquelles nombre de sous-traitants : couvre-feu obligeant à fermer les sites plus tôt pour permettre aux salariés de rentrer chez eux, grève générale dans les services publics, dégradations, violences… Mais la crainte numéro un réside dans la paralysie du système économique, en particulier des transports et des douanes (UsineNouvelle.com du 13/01). Après la chute, du moins partielle, du régime Ben Ali, peu d’industriels français se sont aventurés à commenter la situation, soit par manque d’informations, soit par précaution face à l’instabilité politique et aux mouvements sociaux (UsineNouvelle.com du 17/01).
Pacte PME a porté à sa présidence le directeur général délégué d’Airbus, Fabrice Brégier. Le but de cette association est de faire grandir les PME par le chiffre d’affaires plutôt que par des aides publiques. Dans cette optique, elle met en relation 35 grands comptes acheteurs (d’Air Liquide à EDF, en passant par Microsoft ou le Conseil régional d’Ile-de-France) et un vivier de PME. Les grands groupes s’engagent à s’ouvrir à des PME innovantes, à les promouvoir à l’étranger et à entretenir avec elles des relations différentes pour leurs achats. Comme le dit son directeur général, « nous sommes plutôt sur la version du capitalisme rhénan d’investissement à long terme que sur la culture anglo-saxonne de réduction des coûts ». Alors que la France se caractérise par un faible nombre d’entreprises de taille intermédiaire (de 250 à 5 000 salariés), qui plus est de tailles modestes, Fabrice Brégier recommande un changement de culture des patrons de PME :
« vous avez souvent des bons chefs d’entreprise, mais qui attendent trop longtemps pour ouvrir leur capital ». Mais il prévient : « notre action doit être synonyme de compétitivité. Nous devons favoriser les PME les plus innovantes, les plus compétentes et les plus dynamiques. Nous ne sommes pas une voiture-balai qui donne sa chance à tous. ». Pacte PME s’est fixé comme objectif de passer de 35 adhérents à une centaine d’ici à 18 mois et de s’appuyer davantage sur les réseaux des associations partenaires, notamment les pôles de compétitivité (Les Echos du 18/01). Un rapport du conseil économique et social d’Ile-de-France, relayé par UsineNouvelle.com du 13 janvier, fait apparaître que la désindustrialisation frappe durement les zones excentrées de l’Île-de-France. Entre 1999 et 2006, 10 366 emplois industriels ont ainsi disparu des territoires interrégionaux et ruraux (TIR).
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