Bercy revoit à la baisse sa prévision de croissance pour 2012, passant de + 2,5 à + 2 %. Selon Dominique Strauss-Kahn, le directeur du FMI, la croissance mondiale devrait s’établir « autour de 4,5 % cette année » (UsineNouvelle.com du 05/04).
Le cabinet Markit met en avant une légère baisse de la croissance de l’industrie manufacturière française au mois de mars sur un mois. Mais celle-ci reste très positive, note UsineNouvelle.com du 1er avril, grâce à une « hausse soutenue du volume de nouvelles commandes, notamment à l’export ». Du coup, « les industriels français ont (…) renforcé leurs effectifs en mars pour faire face à la hausse de la charge de travail ». Mais les prochains mois pourraient être nettement moins positifs car « les prix de ventes des fabricants augmentent à un rythme sans précédent, les entreprises cherchant à répercuter la hausse des prix des achats sur leurs clients ».
En raison de l’ouverture de la Foire de Hanovre, dont la France est l’invitée d’honneur, les dossiers spéciaux n’ont pas manqué dans la presse pour comparer les mérites et faiblesses respectifs de nos deux pays dans le secteur de l’industrie. Après le numéro spécial de L’Usine Nouvelle paru le 31 mars, Les Echos du 4 avril soulignent que le secteur n’a pas redémarré à la même vitesse de chaque côté du Rhin : en 2010, l’industrie allemande a en effet affiché un taux de croissance de 10,6 %, soit quasiment le double que dans l’Hexagone (+ 5,8 %).
Tout juste un an après sa création, la mission d'information sénatoriale sur la désindustrialisation des territoires a présenté ses conclusions. S’il n’a pas été voté par la gauche, tous les sénateurs s’entendent néanmoins sur plusieurs points, relatent Les Echos du 7 avril : « la désindustrialisation est avant tout ‘un problème culturel’ qu'il est possible de corriger afin de tourner la page sur cette ‘grossière erreur’ que fut l'abandon du secteur de la machine-outil il y a une trentaine d'années (…). Afin de promouvoir une nouvelle culture industrielle, le premier des chemins à emprunter (…) consiste ‘à renforcer l'attractivité des formations dans ce domaine’ (…).
Insuffler de l'innovation dans le développement industriel leur paraît un autre axe important : ‘pour encourager la production de biens à forte valeur ajoutée (…), il faudrait par exemple orienter davantage le crédit impôt recherche vers les ETI, PME et TPE car il profite encore trop aux grands groupes’ (…).
Au total, la mission sénatoriale énumère une quinzaine de mesures qui vont aussi de la nécessité d'orienter davantage les interventions du FSI vers les ETI à une plus grande ouverture des marchés publics aux PME en passant par une incitation plus forte de l'épargne vers l'industrie.
Représentants des territoires, les sénateurs se devaient enfin d'insister sur l'ancrage local de l'industrie. D'où leur soutien affiché à des écosystèmes industriels locaux tels que les grappes d'entreprises ou à la création de guichets uniques régionaux pour la création et l'accompagnement des entreprises ».
Le dispositif de la Médiation du Crédit, créé fin 2008, vient d’être prolongé jusqu’à la fin 2012. La ministre de l’Economie Christine Lagarde a par ailleurs confié au médiateur Gérard Rameix une mission sur le crédit aux très petites entreprises, les fameuses TPE (UsineNouvelle.com du 04/04).
Mais l’Etat ne peut pas tout. Dans son éditorial des Echos du 4 janvier intitulé « Révolution culturelle », David Barroux met les industriels français face à leurs responsabilités : « pour fêter dignement la Semaine de l'Industrie (…), on pourrait bien sûr demander qu'on en fasse plus pour nos PME et nos multinationales. Pour doper notre activité industrielle et dynamiser nos exportations, les pouvoirs publics pourraient, après avoir supprimé la taxe professionnelle et créé le crédit impôt recherche, baisser les charges pesant sur le travail, inventer une TVA sociale, réduire l'impôt sur les sociétés ou lancer un énième ‘plan export’. Engagé dans une compétition avec son puissant voisin allemand comme avec les nouveaux champions de la production low cost, le ‘made in France’ doit néanmoins apprendre à ne pas compter que sur les autres... mais sans doute aussi un petit peu plus sur lui-même.
La concurrence sur la scène du commerce mondiale a profondément changé de nature (…). Tout ou presque est désormais disponible aux quatre coins de la planète pour des prix sans cesse tirés vers le bas. La clef de la réussite n'est pas seulement de produire vite et bien, mais de plus en plus de produire juste. D'être capable de susciter le besoin ou l'envie. De comprendre le client (…). Dans l'industrie lourde, dans le monde de l'aéronautique (…), les succès d'Airbus (…) prouvent qu'il n'y a pas de fatalité. On peut concevoir et produire en France (…). Et comme le montrent les derniers résultats de l'Agence française pour les investissements internationaux, même des groupes étrangers continuent d'investir dans des sites de fabrication tricolores. L'Etat peut beaucoup, mais ne peut pas tout. La réussite passe aussi par une plus forte culture entrepreneuriale et d'esprit d'innovation. Par une révolution culturelle ».
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