Focus : black metal à ArcelorMittal
« Mittal, on veut du travail ! ». C'est à ce cri que 100 à 200 salariés de l'usine ArcelorMittal de Florange ont investi les locaux de la direction lundi matin. Ils prévoient une action coup de poing par semaine jusqu'au deuxième tour de la présidentielle, promettant de devenir le cauchemar du gouvernement si ce dernier ne pousse pas le groupe à rouvrir le site (LaTribune.fr du 20/02). Les syndicalistes sont d'autant plus remontés que d'après eux, le sidérurgiste a perdu un important marché avec Volkswagen en raison du report d'un investissement à Florange. Si la direction dément, la main sur le cœur, un récent rapport de Laplace Conseil semble leur donner raison. Il met en exergue un recul de la part de marché d'ArcelorMittal en Europe de 29 à 24% entre 2005 et 2011, dû notamment à sa politique de fermetures temporaires, dont le but initial est de préserver les marges mais qui a eu comme effet secondaire une perte de terrain sur le plan commercial (Les Echos du 21/02). Le président-candidat Nicolas Sarkozy a contacté la direction pour parler de l'avenir du site mosellan et a assuré que « tout sera fait pour que les hauts fourneaux de Florange rouvrent », se disant « optimiste sur la reprise ». Les syndicats sont dubitatifs. Pour Force Ouvrière, « il dit exactement ce qu'il a dit à Gandrange. On a vu le résultat » (UsineNouvelle.com du 21/02). Le ministre du Travail Xavier Bertrand a indiqué mercredi sur Europe 1 que l'Etat avait versé « quasiment un million d'euros au dernier trimestre 2011 » pour de l'activité partielle sur le site et qu'il allait « mettre plus ». Il s'est dit sûr que le groupe rouvrirait le site : « s'ils ne voulaient pas le rouvrir, est-ce qu'ils paieraient 2 millions d'euros de travaux pour la maintenance ? Est-ce qu'ils auraient déjà prévu les 2,2 millions qui sont nécessaires dans les six mois qui précédent la réouverture du four ? » (Liberation.fr du 22/02).
Edité par l'équipe du MIDEST
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