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PSA, une affaire d'Etat

C'est donc le feuilleton de la semaine, relayé par tous les médias. Pour les salariés de l'usine d'Aulnay, qui se sont donné rendez-vous le 11 septembre pour mettre en place leur plan d'actions, « ça fait un an qu'on s'y prépare, après avoir révélé le document secret de la direction préparant la fermeture, a déclaré la CGT. Depuis un an, la direction ment à l'opinion publique. On ne peut plus lui accorder le moindre crédit ! ». Le syndicat en a aussi contre l'ancien gouvernement qui, élections obligent, aurait participé au mensonge. Lors de son interview le 14 juillet, le chef de l'Etat a qualifié d' « inacceptable » le plan de restructuration annoncé et promis que « l'Etat ne laissera pas faire ». « Nous n'acceptons pas en l'état le plan », a également martelé le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Ce dernier a reçu les syndicats mardi et M. Varin mercredi, en attendant éventuellement la famille Peugeot qui se défend becs et ongles par voie de presse interposée. Il a rappelé les aides dont a bénéficié l'industriel et son « devoir » envers la Nation... sans préciser toutefois les moyens de pression que le gouvernement pourrait exercer. Un expert, nommé afin d'examiner sa situation financière réelle, devrait rendre ses premières conclusions d'ici la fin du mois. Le groupe étant privé, nombreux sont les observateurs qui pensent néanmoins que l'Etat ne pourra pas faire grand-chose. Matignon a tenu à rappeler que PSA, qui chute en bourse depuis l'annonce, s'est « explicitement engagé à trouver une solution d'emploi pour chaque salarié » et qu'il veillerait au respect de sa parole. Plusieurs entreprises, comme la SNCF et Safran, se sont dit intéressées par les futurs ex-employés de PSA. Randstad a également listé une dizaine de qualifications dans l'automobile qui permettent d'envisager une reconversion dans l'aéronautique : tourneur, fraiseur, tôlier, mécanicien, électrotechnicien, peintre, carrossier... Ils pourront, après une formation d'une durée de six à dix semaines, devenir ajusteur cellule, mécanicien système, monteur câbleur, peintre aéronautique...

Dans deux éditoriaux parus dans UsineNouvelle.com les 12 et 13 juillet et qui ont suscité un vif intérêt et un très intéressant débat sur le hub Viadeo du MIDEST, Thibaut de Jaegher se montre plus clément sur la direction actuelle de PSA : « ce qui lui arrive peut paraître assez injuste lorsque l'on regarde le plan produit de ses deux marques. Engagé dans une nécessaire stratégie de montée en gamme, Peugeot-Citroën aura manqué de temps pour la mener à bien. S'il se retrouve au bord de l'asphyxie, c'est parce que ses machines à cash traditionnels (le marché automobile européen et les petites voitures) marquent le pas et ne lui permettent plus de financer ses ambitions (...). [Avec les plans de départs volontaires qui se sont succédé ces dernières années], en tout, près de 33 000 techniciens, ingénieurs, cadres et personnels administratifs pourraient avoir quitté l'entreprise en six ans (...), un peu comme si PSA avait fermé 10 sites de production de la taille d'Aulnay » ! Or, pour lui, le constructeur est le « symptôme d'une industrie française malade » : « la réalité (...), c'est que PSA ne fait plus d'argent en tant que constructeur depuis longtemps. Ses marges sur son métier de fabricant d'automobiles sont étroites, pour ne pas dire inexistantes, depuis longtemps. Et quand les salariés affirment que les bénéfices partent à 50% dans la poche des actionnaires, ce qu'ils oublient de dire, c'est que ce ne sont pas les usines qui génèrent ces revenus mais la banque PSA Finance et son activité de crédit.

Ce drôle de business-modèle n'est plus tenable (...). Depuis l'arrivée de Philippe Varin, tout le travail du top management a été de restructurer le groupe et son offre pour redresser la rentabilité de sa branche industrielle. C'est pour cela que les deux marques (...) ont opéré une montée en gamme (...), que le plan Lean Manufacturing a été déployé dans toutes les usines (...) et les bureaux d'étude [et] qu'un membre du comité de direction (...) a été dépêché en Chine, un marché où le groupe est présent depuis plus de 20 ans sans en tirer les fruits. C'est enfin pour cela que Philippe Varin avait tiré le signal d'alarme sur le poids des charges sociales en France (...) il y a un an. On ne peut pas suspecter PSA d'être un industriel froid et sans cœur. Toute son histoire prouve le contraire. Il est même plus patriote que Renault si l'on compare le nombre de voitures produites en France. Pour tout cela, la "curée" qui est en train de s'organiser autour du cas PSA met mal à l'aise. Bien sûr, les 8 000 suppressions de postes annoncées sont un drame et un choc pour la nation. Mais n'en restons pas là. Ce plan de restructuration n'est qu'un symptôme. Le mal dont souffre l'industrie française est plus profond. Il touche aux fondements de notre modèle social (parfois trop généreux) et à son mode de financement (qui repose trop sur les entreprises). Si l'on ne veut pas voir mourir les usines, il faudra accepter de revoir ce fameux modèle français ».

Edité par l'équipe du MIDEST

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